à
camper dans les champs,
à
manger au bord d'un fossé,
à
soigner quelques ampoules,
à
me faire héberger par une vieille dame qui prend grand soin de moi comme une mère
quand je ne trouve pas une petite chambre d'hôtel pour me ressourcer,
à prendre les papillons et les abeilles en photo,
quand je ne trouve pas une petite chambre d'hôtel pour me ressourcer,
à prendre les papillons et les abeilles en photo,
ou
encore à camper dans un monastère catholique avant de me perdre le
lendemain dans la forêt.
Voici
quelques épisodes et observations
Le
Gorgie des sommets
Gorgie
est un jeune célibataire ingénieur en barrages hydrauliques.
C'est
Rosista de Sofia qui me l'a recommandé. Il habite à Devin
Je
reste avec lui deux jours, il travaille la journée et le soir il me
parle de sa passion en me montrant des photos : gravir les sommets
les plus hauts du monde. Il en a déjà escaladé plusieurs, il a
une liste bien définie. Je suis toujours impressionné par les
personnes qui ont des objectifs clairs précis alors que je n'arrive
même pas à dire où je vais dans ce voyage. Il m’apparaît alors qu'en
réalité j'ai des objectifs mais je n'en dis rien ou je les oublie
temporairement. C'est par peur de de ne pas y arriver. C'est
quand même très con.
Le
deuxième jour, deux femmes nous rejoignent chez Gorgie, des tchèques si je me souviens bien. Gorgie aime bien héberger des voyageurs. Nous
sortons ce soir-là, un concert est organisé dans le village. Gorgie drague l'une des filles qui a de grandes difficultés à marcher.
J'observe deux jeunes punks ivres, l'un dort et a uriné sur lui, son pantalon
est trempé, une flaque se forme sous sa chaise. De jeunes filles se moquent de lui. Le second punk s'énerve et les insulte. Je me
demande en quoi l'urine est si sale... nous avons tous fait pipi dans
notre couche lorsque nous étions enfant, aucun enfant n'en est mort. Il doit bien exister une autre façon d'apprendre aux humains de se retenir de faire pipi sans leur faire croire que c'est "horriblement sale" avec toute la répugnance que l'on peut transmettre ou laisser imaginer derrière ce mot? Le troisième jour, je repars fort comme un Gorgie.
Rom
mon amour
Ils ne sont pas demandés si
j'étais un danger, ils m'ont simplement invité à dormir chez eux.
Après une longue et agréable
journée de marche dans les bois j'ai débarqué là ou il était
censé y avoir un gîte d'étape. Il était bien là mais avec les
portes bien fermées. Cependant, une grande famille de roms vivait
dans un bâtiment juste à côté. J'ai vu sortir une vague de femmes de tous âges et quelques enfants. Tous étaient curieux et joyeux de me rencontrer. Je tente d'expliquer ma situation malgré mes
émotions causées par les regards et la gestuelle de toutes ces
femmes. Je prends la permission d'installer ma tente un peu à
l'écart en compagnie d'un cheval, au pied d'un reste d'arbre foudroyé. Une fois la tente montée et après quelques minutes de
détentes, une chienne et son petit viennent me dire bonjour.
Puis, un homme à cheval arrive.
Rapidement il vient me rendre visite avec deux des enfants que
j'avais vu en arrivant. Les yeux pétillants ils me parlent. Je crois
qu'il m'invite à dormir dans la maison, je n'en suis pas certain. Il
me montre l'arbre calciné, le message est clair. Je suis partagé
entre la peur des éclairs et d'entrer dans la maison de ces
personnes. Les roms étaient encore dans mon imaginaire dangereux, un
danger impalpable. Mais leurs visages, leurs sourires ont terrassé ces peurs.
A certains moments, je me sens comme Le lieutenant John Dunbar du roman et du film "Danse avec les loups" lorsqu'il discute avec les indiens pour la première fois.
La soirée se termine dans une grande joie, je joue aux cartes avec les enfants, la bataille, un jeu universel visiblement. J'invite l'un des roms à me rendre visite en France... il n'a pas d'argent pour le voyage... je lui fais comprendre qu'il n'a pas besoin d'argent parce qu'il a un cheval.
La soirée se termine dans une grande joie, je joue aux cartes avec les enfants, la bataille, un jeu universel visiblement. J'invite l'un des roms à me rendre visite en France... il n'a pas d'argent pour le voyage... je lui fais comprendre qu'il n'a pas besoin d'argent parce qu'il a un cheval.
Je
quitte les Rodopis avec mon baluchon sur le dos comme Lucky Luke. Sauf
que moi, Lorkan l'orc, je suis malin, je vais à l'est, je n'ai pas le soleil dans
les yeux.