Aleppo, SYRIE
Le 6 Juillet 2008,
Voilà, je m'éloigne de la France. Le sommet du Mont-Blanc est encore visible mais pour combien de temps?
La journée commence bien. Il pleut encore; ça me dérange beaucoup moins, je me suis habitué; ce n'est que de l'eau. En moins de 10 minutes, Angelina et David s'arrêtent et me font avancer de 10 kilomètres. Il vie à Londre, son métier : ingénieur vidéo. Elle vie à Turin, son métier : architecte. Nous buvons un café ensemble au village du Pré-Saint-Didier avant de nous dire au revoir. Je m'étonne toujours que l'on puisse se faire des amis en quelques minutes tout comme cela peu prendre des jours, voir des semaines.
David m'informe que le camping sauvage - que je préfère appeler le camping spontané - n'est pas autorisé en Italie. J'ai pris pour habitude de ne pas croire systématiquement ce que me disent les personnes que je rencontre; non pas qu'elles me mentent délibérément mais simplement qu'elles croient des choses qui ne correspondent pas ou plus à la réalité. David n'étant pas le premier a m'en parler, je décide de prendre cette information comme valide. Cela ne m'arrange pas il était bien confortable de savoir que je pouvais planter la tente quasiment quand je le voulais.
Encore une fois, motivé par ce dernier succès, j'enchaîne sur la lancé dans une nouvelle séance d'autostop - je ne pensais plus depuis longtemps a l'épisode de Lyon. Je me positionne sur la route menant à Aosta. Je vais attendre sous la pluie plus de deux heures avant de me résigner à prendre le bus. Je descends à Ivrea; j'y passe la nuit à l'hôtel.
Le lendemain, la tentative d'autostop de la veille m'a laissé un mauvais souvenir; je repense à toutes ces voitures qui passent sans s'arrêter, aux regards d'étonnement jusqu'aux signes me laissant croire que j'étais fou.
Je m'efforce de ne plus penser à tout cela; ça n'a aucun intérêt, ça ne changera rien. J'hésite longtemps entre retenter le pouce - comme disent nos amis canadiens -, continuer en bus ou à pieds. J'opte finalement pour la marche a pieds, au moins je suis certain d'avancer et cette activité ne m'a jamais déçu - fatigué oui mais déçu non.
Me voila sur la route de Biella en espérant trouver un endroit ou dormir à Bollengo. Je marche 1h30 dans une zone industrielle avec beaucoup de voitures. J'arrive a l'entrée de la ville. Je n'ai plus d'eau - je ne le sais pas encore mais c'est le manque d'eau qui m'ouvrira les portes du palais. Je dis bonjours à deux ou trois personnes, elles me répondent sans me regarder. Je décide de faire une pause, je pose les fesses sur le bord d'un muret. Une femme se trouvant dans sa voiture ferme les portes à clés.
Le contact avec les Italiens n'est pas facile. Lorsque je leur raconte ce que je fais, ils ne sont ni étonnés ni intéressés comme en France. Peu d'italiens me regardent dans les yeux comme en France... "Comme en France" : voila bien mon erreur, pourquoi comparer ce que j'ai vécu en France pendant plus d'un mois à ce que je vie en Italie depuis trois jours. C'est ridicule! |
Je me trouve toujours assis sur le petit mur. Je rassemble mon courage bien décidé à trouver de l'eau en frappant aux portes des maisons. Je repense à la discussion que j'ai eu avec mon ami Laurent avant de partir; discussion à propos du fait de demander de l'eau de cette façon. Je répète les phrases à dire. Je me sens gonflé de confiance. La première maison est complètement isolé par un haut mur, je m'approche de l'interphone. Le souvenir de la villa le long de la Loire me revient - vous vous en souvenez? Un jeune garçon d'une vingtaine d'années et sa soeur, un peu plus âgé m'accueillent, ils parlent bien anglais. La fille remplit la gourde d'eau avec diligence. Nous discutons de ce qu'ils font dans la vie de ce que je fais. Ça me fait du bien. Je leur demande ou je peux camper. Ils ne savent pas. Elisa est sage-femme, Andrea est étudiant. Ils sont scouts depuis des années. Je finis par leur demander simplement de camper dans leur jardin - préparé a accepter un refus. Ils acceptent après avoir demandé l'accord de leur mère par téléphone.
Andrea me prévient que l'on doit se lever tôt le lendemain; leur père est hospitalisé, il doit subir une intervention; rien de trop grave visiblement.
Florina, la mère, est une vraie mama italienne. Elle m'adopte très rapidement avant de me gaver de nourriture. Elle parle uniquement l'italien mais cela ne l'empêche pas de se faire comprendre. Nous mangeons tous les trois ensemble : des fruits, des légumes, du jambon fumé et encore des fruits...
Rinaldo nous rejoint à la fin du repas, c'est le voisin. Il parle le français très correctement. En mémoire a sa femme défunte depuis deux ans il veut faire le pèlerinage de Compostel. Il doit y être en ce moment, il avait prévu de commencer début septembre. J'apprends également qu'il a créé une association qui aide les enfants d'Inde.
Je dors sous le porche. Il fait très bon. Je me prends pour un prince d'un pays d'orient qui par caprice ou joie de vivre - tout depend du point de vu - a décidé de dormir à la belle étoile.
Le lendemain matin, nous partons en voiture avec toute la famille à Biella. Nous nous quittons ici.
"La solitude est créée par la pensée" J. Krishnamurti
Krishnamurti parle ici du sentiment de solitude et non pas du fait d'être seul physiquement. Toutes les citations que je donne sont a remettre dans leur contexte.
5 commentaires:
La liste de livres que tu mets dans le blog, les as-tu tous lu ?
De mon côté, j'ai commencé à lire "LE CORPS NE MENT JAMAIS" de Alice MILLER. Puis je vais aussi lire "Métaphysique des tubes" de Amélie NOTHOMB que j'ai acheté chez Dialogue sur tes conseils. Je me suis laissée tentée ce jour là par un 3ème ouvrage le premier d'une trilogie de Stieg LARSON "les hommes qui n'aimaient pas les femmes".
Régulièrement je cours (pendant que toi tu marches pour atteindre le but de ton voyage)...
Courrir c'est comme marcher un peu plus vite, non? En revenche je ne sais pas encore s'il y a un but spirituel à toutes mes courses. Pourquoi j'aime courrir ? Je ne sais pas; mon coeur bat plus vite très vite ; c'est peut-être une façon de profiter au maximun de la vie ...
Tous les livres que j\'indique, je les aient lus durant ce voyage, excepte \"La bible\" et \"Le coran\" que j\'ai juste commence pour le moment.
On peut aussi dire que marcher c\'est courir un peu moins vite.
ps : je ne sais plus qui est derniere le pseudo calou29
Hello kiki!
Juste un petit message pour te dire que je lis et donc suis le récit de tes aventures, qui ma foi sont passionnantes!
Dav
Salut Christophe,
merci de nous faire voyager grace à tes messages.Je ne sais pas trop où tu en es au niveau des visas mais si c'est encore galère et que tu veux que j'aille me renseigner aux ambassades des pays que tu veux traverser, y a pas de soucis.
A+
Gui (et Stef) de Paris
Merci Guy
C'est bien sympa. J'avais envisage de faire appel a quelqu'un de Paris pour faire des demarches administratives.
Mais j'ai tous les visas, sauf pour le pakistan.
J'ai obtenu le visa de 6 mois pour l'Inde sans lettre de recommandation a Damas en Syrie. J'ai obtenu le visa pour la Syrie a la frontiere (a Istanbul ils voulaient aussi une lettre de recommandation). La Syrie est un pays qui m a beaucoup plus je suis impatient de vous raconter ce sejour. J'ai eu du mal a repartir.
Bon, je me trouve a Erzurum en Turquie et demain ou apres-demaın je rentre en Iran. J'ai eu le visa a Istanbul sans probleme.
Ah oui, Calou, c'est ma soeur. :o)
Faire battre son coeur pour se sentir vivre ca me plait.
Merci Dove(David) pour le message. Je ne sais pas pourquoi on l'appelle Dove maıs moı je l'appelle Dove parcequ'il est doux comme le savon.
Bon je vous laisse bisou
Christophe de Erzurum, 0 °C | 12 °C
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