...Ces craintes disparaissent rapidement, je suis bien trop fatigué. Je mange et je me couche...
Le 26-07-2008, Slovénie, le lendemain de la nuit passée dans la clairière entre Lipica et Lokev.
Je ne suis pas seul
Ce jour là, mis à part les jambes lourdes à cause de la longue marche de la veille, je me sens en bonne forme. Après un léger déjeuner, je remballe la maison en moins de 23 minutes — je suis habitué maintenant. Quelques minutes de marche suffiront pour faire complètement disparaître ces sensations désagréables dans les jambes. Sur le chemin, je croise un collègue...
Je marche une bonne partie de la journée, je passe au près d'une grotte où beaucoup de touristes s'accumulent. Je ne fais que passer, je ne visite donc pas cette grotte.
Top gun
Un peu plus loin je rencontre des pilotes d'avion en plein exercice!
Deux frères modélistes me proposent de me conduire à un hôtel proche de la route qui mène à Ljubljana, la capitale du pays. J'accepte car il commence à pleuvoir.
Mauvaise route
Le lendemain, rapidement une voiture s'arrête. Je ne comprends pas bien ce que le chauffeur dit. Je monte et je me retrouve à trois kilomètres dans la mauvaise direction. Je reconnais le lieu où il me dépose : c'est la grotte que je ne voulais pas visiter le jour précédent. Je décide donc d'y entrer et de voir ce qu'elle me réserve. C'est peut être pour une bonne raison que je suis revenu ici sans le vouloir — cette façon de voir les choses me permet de rester détendu. Une dizaine de jours plus tôt c'était mon anniversaire, cette visite sera mon cadeau. Agréable moment, je me laisse guider par le mouvement du groupe mené par une jeune femme qui nous donne les explications. Je constate que je traîne un peu plus que les autres. Je me sens bien jeune face à ces structures souterraines qui ont nécessité des millions d'années pour se former. Ces décors sont bien reposants et calmants.
Article sur wikipedia
Site web officiel
Encore une fois
Après le repas du midi, je retourne à pied à l'endroit où j'ai pris cette voiture qui m'a conduit dans la mauvaise direction. Trois petits kilomètres qui facilitent la digestion. A un péage, en moins de 20 minutes un couple hollandais/slovène m'accompagne jusqu'à Postojna où ils vont voir un spectacle médiévale. Nous discutons facilement en anglais; le risque de me faire mal comprendre est bien plus faible cette fois-ci. Ils me déposent à un nouveau péage où une nouvelle voiture s'arrêtera au bout d'une petite demi-heure. Je me réjouis de la facilité à faire du stop dans ce pays. A droite une carte pour situer la Slovénie en Europe et ci-dessous l'itinéraire que j'ai suivi grosso modo.
Ariba ariba
Cette fois-ci c'est une petite super cinq blanche — j'ai l'impression de retrouver ma première voiture. A l'intérieur je trouve Joseph qui connaît quelques mots d'anglais et de français aussi ainsi que son frère François qui lui parle uniquement slovène. Ils doivent avoir tous les deux autour de la quarantaine. Ils me font traverser tout le pays jusqu'à Dobova au bord de la frontière croate. Ils reviennent du festival médiévale de Postojna. Joseph est boulanger, son frère travaille au guichet de la gare ferroviaire. Joseph est très heureux de me connaître. Il chante dans une chorale à l'église. Avec cette chorale il est déjà allé chanter en France — il aime beaucoup ce pays; il me chante des chansons françaises.
Ils auraient voulu m'héberger mais ils vivent avec leur mère — leur père est décédé il y a longtemps. Elle serait inquiète de dormir avec un inconnu dans la maison. Nous cherchons alors une chambre pour moi. Nous allons d'abord dans un hôtel mais il est fermé. Sur le parking nous rencontrons par hasard Barbara et Eliot. Barbara est la tante de Joseph et François. Elle est slovène d'origine. Alors qu'elle était étudiante, Elle a rencontré Eliot un italien, ils sont tombés amoureux, se sont mariés et ont vécu un peu en Angleterre et depuis en Italie. Ils étaient tous les deux professeur d'anglais; ils sont maintenant à la retraite. Depuis, ils vivent entre Rome et Dobova, le village où Barbara est née. Eliot retape la maison où sa femme a passé son enfance. Il y a trés longtemps, il lui avait promis de racheter et réparer cette maison. Durant l'influence Russe et le régime totalitaire de la période communiste de la Slovénie, sa maison avait été prise par les autorités de l'époque car son père était un opposant à ce régime. Je crois qu'il a été déporté. Ils ne m'ont pas raconté cela sur le parking; c'est durant les deux jours que j'ai passé avec eux que j'ai appris tout cela. Sur ce parking d'hôtel qui n'avait pas de chambre libre, Joseph a expliqué avec beaucoup de passion ma situation à Barbara et Eliot. Je ne me souviens pas leur avoir dit grand chose mis à part bonjour avant que Barbara propose à son mari de m'héberger dans la nouvelle chambre dont ils venaient de terminer l'aménagement. Je me rappelle juste d'un échange de regard. Alors voilà comment je me suis retrouvé à passer deux jours dans une petite maison de campagne dorloté et chouchouté par ces nouveaux amis qui prenaient soin de moi comme leur propre enfant.Je les quitte en leur promettant de rester prudent et de leur écrire une carte postale des Indes — ce que je n'ai pas manqué de faire. Encore une fois, je ressens cette sensation de tristesse devenue familière et finalement plus vraiment désagréable. Je les embrasse et me lance à pied sur la route vers la frontière avec la Croatie et le poste de douane que l'on a repéré en vélo avec Eliot le jour précédent.
Le 26-07-2008, Slovénie, le lendemain de la nuit passée dans la clairière entre Lipica et Lokev.
Je ne suis pas seul
Ce jour là, mis à part les jambes lourdes à cause de la longue marche de la veille, je me sens en bonne forme. Après un léger déjeuner, je remballe la maison en moins de 23 minutes — je suis habitué maintenant. Quelques minutes de marche suffiront pour faire complètement disparaître ces sensations désagréables dans les jambes. Sur le chemin, je croise un collègue...
Je marche une bonne partie de la journée, je passe au près d'une grotte où beaucoup de touristes s'accumulent. Je ne fais que passer, je ne visite donc pas cette grotte.
Top gun
Un peu plus loin je rencontre des pilotes d'avion en plein exercice!
Deux frères modélistes me proposent de me conduire à un hôtel proche de la route qui mène à Ljubljana, la capitale du pays. J'accepte car il commence à pleuvoir.
Mauvaise route
Le lendemain, rapidement une voiture s'arrête. Je ne comprends pas bien ce que le chauffeur dit. Je monte et je me retrouve à trois kilomètres dans la mauvaise direction. Je reconnais le lieu où il me dépose : c'est la grotte que je ne voulais pas visiter le jour précédent. Je décide donc d'y entrer et de voir ce qu'elle me réserve. C'est peut être pour une bonne raison que je suis revenu ici sans le vouloir — cette façon de voir les choses me permet de rester détendu. Une dizaine de jours plus tôt c'était mon anniversaire, cette visite sera mon cadeau. Agréable moment, je me laisse guider par le mouvement du groupe mené par une jeune femme qui nous donne les explications. Je constate que je traîne un peu plus que les autres. Je me sens bien jeune face à ces structures souterraines qui ont nécessité des millions d'années pour se former. Ces décors sont bien reposants et calmants.
Site web officiel
Encore une fois
Après le repas du midi, je retourne à pied à l'endroit où j'ai pris cette voiture qui m'a conduit dans la mauvaise direction. Trois petits kilomètres qui facilitent la digestion. A un péage, en moins de 20 minutes un couple hollandais/slovène m'accompagne jusqu'à Postojna où ils vont voir un spectacle médiévale. Nous discutons facilement en anglais; le risque de me faire mal comprendre est bien plus faible cette fois-ci. Ils me déposent à un nouveau péage où une nouvelle voiture s'arrêtera au bout d'une petite demi-heure. Je me réjouis de la facilité à faire du stop dans ce pays. A droite une carte pour situer la Slovénie en Europe et ci-dessous l'itinéraire que j'ai suivi grosso modo.
Ariba ariba
Cette fois-ci c'est une petite super cinq blanche — j'ai l'impression de retrouver ma première voiture. A l'intérieur je trouve Joseph qui connaît quelques mots d'anglais et de français aussi ainsi que son frère François qui lui parle uniquement slovène. Ils doivent avoir tous les deux autour de la quarantaine. Ils me font traverser tout le pays jusqu'à Dobova au bord de la frontière croate. Ils reviennent du festival médiévale de Postojna. Joseph est boulanger, son frère travaille au guichet de la gare ferroviaire. Joseph est très heureux de me connaître. Il chante dans une chorale à l'église. Avec cette chorale il est déjà allé chanter en France — il aime beaucoup ce pays; il me chante des chansons françaises.
Ils auraient voulu m'héberger mais ils vivent avec leur mère — leur père est décédé il y a longtemps. Elle serait inquiète de dormir avec un inconnu dans la maison. Nous cherchons alors une chambre pour moi. Nous allons d'abord dans un hôtel mais il est fermé. Sur le parking nous rencontrons par hasard Barbara et Eliot. Barbara est la tante de Joseph et François. Elle est slovène d'origine. Alors qu'elle était étudiante, Elle a rencontré Eliot un italien, ils sont tombés amoureux, se sont mariés et ont vécu un peu en Angleterre et depuis en Italie. Ils étaient tous les deux professeur d'anglais; ils sont maintenant à la retraite. Depuis, ils vivent entre Rome et Dobova, le village où Barbara est née. Eliot retape la maison où sa femme a passé son enfance. Il y a trés longtemps, il lui avait promis de racheter et réparer cette maison. Durant l'influence Russe et le régime totalitaire de la période communiste de la Slovénie, sa maison avait été prise par les autorités de l'époque car son père était un opposant à ce régime. Je crois qu'il a été déporté. Ils ne m'ont pas raconté cela sur le parking; c'est durant les deux jours que j'ai passé avec eux que j'ai appris tout cela. Sur ce parking d'hôtel qui n'avait pas de chambre libre, Joseph a expliqué avec beaucoup de passion ma situation à Barbara et Eliot. Je ne me souviens pas leur avoir dit grand chose mis à part bonjour avant que Barbara propose à son mari de m'héberger dans la nouvelle chambre dont ils venaient de terminer l'aménagement. Je me rappelle juste d'un échange de regard. Alors voilà comment je me suis retrouvé à passer deux jours dans une petite maison de campagne dorloté et chouchouté par ces nouveaux amis qui prenaient soin de moi comme leur propre enfant.Je les quitte en leur promettant de rester prudent et de leur écrire une carte postale des Indes — ce que je n'ai pas manqué de faire. Encore une fois, je ressens cette sensation de tristesse devenue familière et finalement plus vraiment désagréable. Je les embrasse et me lance à pied sur la route vers la frontière avec la Croatie et le poste de douane que l'on a repéré en vélo avec Eliot le jour précédent.
"Je réalise en Slovénie que l'euro, la monnaie, est pour moi un symbole. L'euro représente la disparition des frontières qui séparaient les hommes qui vivent maintenant dans la communauté européenne."
"Connaître le caractère irréel du passé et permettre au présent d'être tel qu'il est."
Eckhart Tolle
Eckhart Tolle
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