mercredi 24 mars 2010

A Skopjé à 2 chevaux on dépasse les vélos...

à 2 chevaux à Skopjé on dépasse les pépés.

Bon, pour l'engagement de poster un article tous les mois ce n'est pas encore cela, mais je persévère. :o)

Le 9 aout 2008, Skopje

Skopje, capitale de la Macédoine, je n'en avais jamais entendu parlé avant de prendre le car à Prishtina. Etrangement je n'ai rien noté dans le carnet de voyage. J'ai tout de même pris pas mal de photos.

Je me souviens avoir trouvé une auberge de jeunesse, digne de ce nom. Ce qui signifie méga-collocation de jeunes voyageurs venant des quatre coins du monde du genre auberge espagnole, le film. Je crois que j'ai partagé le repas avec trois autres personnes. A cette occasion, je remarque que je ne sens pas vraiment de différence d'âge. Ce qui est vrai avec de jeunes personnes l'est aussi avec des personnes plus âgés. La question que je me pose maintenant est la suivante : quelle âge j'ai lorsque je suis seul? Bien sûr mon âge est le nombre d'années qui se sont écoulées depuis ma naissance. Mais est-ce que l'âge a un autre sens que ce nombre? C'est aussi un ressenti il semble.

Bon, revenons à nos moutons.

A Skopje, je vais me promener. Cette ville vieillissante semble avoir perdu son heure de gloire. J'en ai un souvenir de pauvreté mêlée de nostalgie. Je passe la journée comme cela à me laisser guider par mes deux pieds. Je m'arrête quand je suis fatigué ou lorsque j'ai envi de regarder, de rester sans bouger. Je passe sur un pont en pierre, arrivé sur l'autre rive, je fais demi-tour. Je traverse une grande place, des oiseaux, il fait chaud.


Une cathédrale orthodoxe à côté d'un gros bâtiment en béton de type communiste.
J'entre dans la cathédrale. Bouuuue, je ne me sens pas bien.

Un mendiant, je n'ai pas vu le temps, il fait nuit, je suis perdu. Deux ados, je leur demande mon chemin, ils veulent m'aider mais ne comprennent pas où je vais. Je ne sais pas comment, je suis rentré.

Le 10 août 2009, camping le BestWestern

15:00 - Je suis triste, fatigué, très fatigué, j'ai mal à la tête, je me sens épuisé. Je me sens seul. J'ai envie de rentrer. Je monte la tente avec difficulté, ca y est. J'ai tellement mal à la tête. 15 heures, je vais dormir...

J'ai quitté Skopje ce matin dans une ambiance intérieur de nostalgie, de lourdeur... mon sac était lourd, mes jambes étaient lourdent, tout mon corps était lourd, douloureux. J'avais envie de rentrer, de voir du monde que je connais bien. Je me trainais péniblement, je n'avançais pas. J'avais prévu de passer par Arachinovo pour rejoindre la route qui mène en Bulgarie et y trouver une voiture rapidement. J'avais un contact "couchsurfing" là-bas à Sofia, Dimitar... enfin si c'est comme l'américaine de Venise... C'est donc cela le mal du pays?
La mauvaise humeur se dissipe avec les kilomètres qui se déroulent sous mes pieds,. J'aborde un couple pour confirmer que je me trouve sur la bonne route. L'homme est surpris mais pas inquiet lorsque je lui parle d'Aracinovo.
— Il ne faut pas aller là-bas, c'est dangereux.
— Pourquoi?
...silence
— En faite, je n'y suis jamais allé.
Nous nous séparons en nous souhaitant une bonne journée et avec un sourire agréable. Je me retrouve dans un état de colère tout en me sentant de meilleur joie du fait de ce contact amical. En colère parce que je me rends compte à quel point nous nous faisons des idées sur les choses sans vraiment savoir pourquoi, juste parce que les personnes autour de nous le disent. Nous nous faisons des opinions à partir des opinions des autres mais ce n'est absolument pas notre opinion. Enfin je dis "nous", je devrais dire "je" et c'est vraiment cela qui me met en colère. C'est décidé je vais m'efforcer de bien faire la différence entre ce que je sais par expérience (de façon empirique) de ce que je sais en théorie sans l'avoir moi même expérimenté.

Je m'approche d'Indzikovo, je suis toujours bien décidé à aller à Aracinovo. Cette fois-ci, c'est un homme et son fils d'une dizaine d'année qui marchent à mes côtés quelques centaines de mètres. Encore une fois le père me déconseille l'itinéraire que j'ai choisi.

A l'entrée d'Inzikovo, je m'engage dans la direction de la ville "dangereuse", ça monte. Un cycliste s'arrête, un italien. Lui aussi me demande de ne pas aller à Aracinovo, que c'est très dangereux, il va même jusqu'à me l'ordonner. Il est très enthousiaste par mon projet de voyage jusqu'en Inde par voie terrestre mais il est aussi très inquièt, il ne veut pas me laisser aller à Aracinovo. Il a peur. Il me dit qu'il se sentirait responsable s'il m'arrive quelque chose. Je cède, je me dis que si trois personnes me disent cela c'est qu'il y a peut être une bonne raison. Je me souviens de la première personne, elle semblait raisonnable, moins émotif que les deux dernières. Comme la peur est communicative. L'italien me dit de l'attendre là, qu'il va revenir avec de la nourriture. Je ne le reverrais pas. Après plusieurs minutes à l'attendre, je m'en vais vers Naselba llinden c'est fois-ci.

Je marche le long d'une quatre voie, je ne suis pas le seul. Étonnamment, nous sommes même nombreux à le faire. Moins d'un kilomètre suffira pour que j'aperçoive un groupe de personnes qui construisent une maison. L'envie de leur parler me prend. Pas un seul ne parle anglais. Je me débrouille avec le petit guide comme d'habitude. Ils fêtent visiblement un anniversaire. Je refuse le vin et le coca qu'ils me proposent mais pas les gâteaux de pâtisserie. Je partage ma nourriture, des fruits sec si je me souviens bien. Je ne reste pas longtemps, ils veulent reprendre la construction de la maison.


Je vous invite à aller voir la carte tout en bas du blog que je continue à mettre à jour ou directement sur googlemap

Une heure plus tard, je me retrouve seul à marcher le long de cette route rapide. Je commence à me demander si c'est bien légal et surtout si ce n'est pas dangereux. C'est à ce moment qu'une 2CV jaune et rouge me dépasse. J'ai d'abord cru qu'elle ralentissait pour me ramasser. Enfaite, elle ne ralentissait pas du tout, elle n'avançait pas vite tout simplement. Tout doucement, elle disparaît à l'horizon. J'ai l'impression d'avoir vu une plaque d'immatriculation française. Une bretelle de sortie se dessine dans le paysage, j'hésite à m'arrêter. Il n'est pas encore 15 heures et il ne fait pas trop chaud. Je veux en profiter. Au niveau de la bretelle, une voiture de police m'accoste, les policiers me font comprendre gentiment que je ne dois pas rester là. J'avais anticiper en lors annonçant que sortais là, que j'allais au camping; je venais effectivement tout juste de voir un panneau indiquant la présence d'un camping.

Voilà donc comment je me retrouve dans ce camping, qui est en faite un hôtel très confortable (avec piscine) et qui propose quelques emplacements pour planter la tente. J'apprends à l'accueil qu'il y a des français qui vont en Bulgarie. En montant la tente, je retrouve la 2CV dont la plaque d'immatriculation est bien française. J'ai trop mal à la tête pour aller leur parler et de toute façon ils semblent dormir dans leur tente. C'est ce que je vais faire également.

Après la sieste, je me présente au jeune couple à la 2CV. Ils sont ravis de me rencontrer, surtout Marie qui a plein de trucs à me raconter. Ils font le tour de la Méditerranée avec une vielle 2CV jaune et rouge qu'ils ont retapée. Le voyage se fait en relais, ils sont les deuxièmes relayeurs. Parti de Zagreb, ils vont laisser la voiture à Istanbul. Nous sympathisons rapidement. Je réponds à leurs questions sur mon voyage. Je les apprécie beaucoup, ils sont calmes et posés. Le mal du pays disparaît. Ils ont 20 et 21 ans. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup de place dans la voiture, ils me proposent de monter avec eux le lendemain. Jean-Charles hésite (c'est une très vielle voiture), mais Marie insiste. Marie est bretonne de Lesneven, une commune du Finistère qui touche Landerneau, la commune où je suis né. Elle a vécu à Saint-Grégoire, en Ille-et-Vilaine, où j'y ai travaillé plusieurs années. Elle y a vécu jusqu'à ses douze ans avant de partir en Pologne avec ses parents.


Le lendemain nous partons tôt car la voiture ne roule pas lorsqu'il fait trop chaud. Le trajet est folklorique. La vitesse ne dépasse pas les 60 kilomètres à l'heure. La région étant montagneuse on roule plutôt entre 30 et 40 kilomètres par heure. Toutes les heures au moins on doit s'arrêter pour laisser le moteur refroidir. A Sofia, nous dinons ensemble avant de nous souhaiter bonne route et d'échanger nos coordonnées.

Voici leur blog
http://medtour2008.blogspot.com/

Tiens, je vais leur envoyer un p'tit message.